‘Les festivals internationaux ont souvent un grand mérite : permettre de découvrir, aux côtés d’auteurs confirmés, des œuvres lointaines, de très bonne qualité mais qui la plupart du temps ne franchissent pas les frontières et sont invisibles en salles en temps normal. If Only I Could Hibernate fait indiscutablement partie de cette catégorie. Ce n’est certes pas le premier film venant de Mongolie que l’on découvre au cinéma mais on était habitué à voir des paysages de steppe, en milieu rural et / ou des films historiques, situés dans un passé plus ou moins récent. Rien de tout cela ici. La cinéaste a choisi de situer son récit dans un quartier de la capitale (l’une des plus polluées au monde), littéralement une sorte de bidonville, où les plus pauvres habitent de manière précaire dans des yourtes. On suit le quotidien d’une famille monoparentale : une femme s’occupe, non sans mal, de ses trois enfants, avant de partir travailler et laisser l’aîné s’occuper de la fratrie. Sur cette trame, on aurait pu craindre au pire un film larmoyant et misérabiliste, au mieux une énième version de film social à la Ken Loach. Pourtant, ce long métrage subtil (qui montre sans fard les inégalités, les difficultés dans la société mongolienne actuelle) dépasse ces cadres attendus par le regard tendre porté sur ces enfants, par la chaleur qui s’en dégage et enfin par le refus de tout exotisme, puisque le message de l’œuvre reste suffisamment universel pour toucher le spectateur, comme le souligne la réalisatrice Zoljargal Purevdash : « La meilleure solution à la pauvreté est l’éducation. Pas seulement en Mongolie […] Chaque enfant devrait avoir cette chance. Je parle d’expérience personnelle, car je suis allé dans le meilleur lycée et j’ai obtenu une bourse pour étudier au Japon. »’